« Quand j'arbitrais le PSG, je savais que pendant une mi-temps j'allais souffrir physiquement »
RÉGIS GAILLARD - LE PORTRAIT N°3
Régis Gaillard, membre de l’US Janzé depuis plusieurs années maintenant, est passé des terrains à l’arbitrage professionnel. Officiant actuellement en Ligue 2, il reste un acteur engagé du club, où il occupe le poste de trésorier adjoint aux côtés de Valérie Lacire. Une double casquette qui illustre son attachement au football sous toutes ses formes.

Salut Régis, peux-tu te présenter brièvement pour les personnes qui ne te connaîtraient pas encore ?
Je suis responsable comptable dans un laboratoire pharmaceutique sur Rennes. Je suis arbitre officiel depuis 1998 (10 ans au niveau départemental et régional, 16 ans au niveau fédéral : 4 ans en Ligue 1, 7 ans en Ligue 2, 5 ans en National). Actuellement, j’officie sur les terrains de Ligue 2. Au niveau du club, je fais parti du bureau de l’USJ en tant que trésorier adjoint. Je suis également passionné de sports (foot, course à pied…).

Depuis quand et pour quelles raisons t’es-tu investi à l’US Janzé ?
J’habite à Janzé depuis 2008. Mon fils jouant en U14, j’ai voulu m’investir dans le club. Notre président m’a proposé d’intégrer le bureau de l’USJ. Avec ma carrière de haut niveau en tant qu’arbitre, je souhaite transmettre, inculquer le respect des règles et de l’autorité de l’arbitre. Sans arbitre, un match ne peut pas avoir lieu.

En quoi consiste ton rôle de vice-trésorier au sein du club ?
Pour qu’un club fonctionne bien il faut une bonne gestion financière. Mon rôle consiste à contrôler les charges du club et optimiser les recettes via les sponsors.


Le corps arbitral du Match des Légendes des 80 Ans de l'USJ
En haut de gauche à droite : Filipe Dos Santos Cardoso, Olivier Costard, Evan Caldas, Mickaël Monnier, Régis Gaillard, Dorian Lucas.
En bas de gauche à droite : Josselin Cébil, Stefan Baot

Tu fais également partie de la commission arbitrage de l’USJ, quel est ton rôle dedans et comment travaillez-vous pour développer ce secteur au sein du club ?
Avec Mickaël Monnier, on pilote cette commission arbitrage à l’USJ. Son rôle est de valoriser les arbitres du club car sans arbitres officiels à l’USJ, le club serait en infraction au statut de l’arbitrage et par conséquent disposerait de moins de joueurs mutés pour l’équipe fanion et serait sanctionné financièrement. Cette commission a pour but de mettre aussi en place des projets liés à l’arbitrage.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir arbitre ?
Je suis arbitre officiel pour le club de Balazé, mon club d’enfance où j’ai joué depuis l’âge de 5 ans à mes 18 ans. A 18 ans, un dirigeant de mon club m’a proposé de faire une formation d’arbitre au District. De mes 18 ans à mes 20 ans, j’arbitrais des matchs de jeune le samedi après-midi et j’ai continué à jouer au foot en séniors le dimanche après-midi. Ça m’a permis de faire mon choix entre joueur ou arbitre. À mes 20 ans, j’ai décidé de me lancer pleinement dans le rôle d’arbitre. Mon objectif était d’arbitrer à un niveau supérieur auquel je jouais en tant que joueur. Je me suis donné les moyens de réussir et j’ai pu arriver à arbitrer au plus haut niveau français en Ligue 1. Donc je ne regrette pas mon choix.

Tu es parti du bas de la pyramide pour atteindre la Ligue 1 pendant plusieurs années, qu’est-ce qui t’as permis d’atteindre l’élite ? Et en combien de temps ?
Au niveau de l’arbitrage, pour évoluer il faut franchir tous les échelons les uns après les autres. Plus on commence à arbitrer jeune, plus on a la possibilité d’arriver au plus haut niveau. Il faut passer le concours à la Fédération Française de Football (FFF) avant 31 ans. Moi j’ai commencé à arbitrer à 18 ans au niveau départemental puis au niveau régional pour arriver à 28 ans à la FFF où j’ai pu valider le concours avec succès où j’ai fini major de ma promotion.


Depuis 2008, j’arbitre au niveau fédéral. Après 2 saisons en National (2008/2009 et 2009/2010), je valide mon ascension en Ligue 2 (saison 2010/2011) puis en Ligue 1 (saison 2011/2012). 
Pour arriver en Ligue 1, j’ai dû travailler physiquement et techniquement pour progresser et gravir tous les échelons.

Te souviens-tu de ton tout premier match en Ligue 1 ? Comment s’était-il passé ?
Mon 1er match en Ligue 1 est Nancy-Lille (1-1) le 06 Août 2011. Lille venait d’être champion de France la saison précédente. Il y avait sur le terrain Mickaël Landreau, Eden Hazard, Dimitri Payet, Moussa Sow. J’étais stressé pour ce match mais à la fin tout s’est bien passé. Il y avait une belle ambiance et j’en retiens que des bons souvenirs. 

Quelle a été ta plus belle expérience en tant qu’arbitre ?
Ma plus belle expérience en tant qu’arbitre est un Saint-Étienne-PSG le 31 Janvier 2016 où le PSG l’avait emporté 2-0 grâce à un doublé d’Ibrahimovic. De super souvenirs avec un stade à guichets fermés et une ambiance de folie. Il y avait tellement de bruit dans le stade que l’on ne s’entendait pas entre arbitres avec nos oreillettes.

As-tu une anecdote à propos d’un match que tu as pu arbitrer dans ta vie et qui t’as marquée ?
Le 11 Décembre 2012, lors d’un Valenciennes-PSG, Zlatan Ibrahimović avait réussi à marquer un triplé et il est venu dans le vestiaire des arbitres pour récupérer le ballon du match en souvenir de son triplé. Et là j’ai pu remarquer le charisme de cette star.


Photo officielle FFF
Qui a été selon toi le plus grand joueur que tu as pu arbitrer ?
Zlatan Ibrahimović. C’était un excellent footballeur. Il était très difficile à arbitrer car il était très souvent à la limite du hors-jeu. Quand j’arbitrais le PSG, je savais que pendant une mi-temps j’allais souffrir physiquement avec ce type de joueur. C’était aussi un meneur d’hommes sur le terrain qui savait imposer son charisme sur les arbitres et sur les adversaires.

J’ai aussi pu arbitrer David Beckham lors de son court passage au PSG lors d’un match entre Évian et le PSG le 17 Avril 2013. Un très bon souvenir d’avoir pu croiser ce joueur emblématique.

Le public te met-il parfois en difficulté ? Comment réagis-tu dans ces moments-là ?
Le public est là pour encourager son équipe. Mais par moment, le public est assez hostile et peut nous mettre une certaine pression pour nous déstabiliser. J’ai connu des stades et ambiances très chauds comme à Bastia ou Ajaccio. Je me mets dans ma bulle pour être imperméable à cette pression et être concentré sur mon rôle sur le terrain.

Penses-tu que la VAR a facilité ou compliqué le rôle des arbitres au niveau professionnel ?
La VAR (Vidéo Assistant Referee) ne doit être utilisée qu’en cas d’« erreur manifeste » ou d’un « incident grave manqué » lié(e) aux 4 situations suivantes :
- But marqué/non marqué,
- Penalty/pas de penalty,
- Carton rouge direct (pas pour un 2ème carton jaune/avertissement),
- Identité erronée (lorsque l’arbitre n’avertit ou n’exclut pas le bon joueur)
Dans les autres cas, la VAR n’est pas utilisée. 

Je trouve que la VAR a facilité le rôle des arbitres car elle a pu corriger les erreurs manifestes. Mais il ne faut pas que la VAR se substitue à l’arbitre sur le terrain pour réarbitrer le match. 

Pour être efficace en tant qu’arbitre il faut une condition physique au top, comment t’entraînes-tu dans la semaine ? Quels aspects physiques travailles-tu le plus ?
Sans une très bonne condition physique, on ne peut pas devenir un bon arbitre. Comme un joueur, un arbitre doit s’entrainer très dur la semaine pour être performant le week-end sur les terrains. Je m’entraine tous les jours pendant ma pause-déjeuner le midi. Je travaille beaucoup le cardio / foncier et la vitesse. Sur une semaine, je parcours au total 50 km pour être au top le week-end. Les joueurs vont de plus en plus vite et donc il faut être bien préparé pour les suivre au plus près.

Un préparateur physique nous suit à distance où nous devons transmettre chaque jour nos données physiques via nos montres Polar ; ce qui lui permet de suivre nos entrainements et de juger de l’intensité que l’on met dans nos séances. La préparation des matchs passe aussi par une analyse vidéo des équipes que je vais arbitrer le week-end (stratégie des équipes, positionnement des joueurs…).

Quelle vision as-tu de l’arbitrage dans le monde amateur ? Comment pourrait-on mieux le mettre en valeur ?
L’arbitrage dans le monde amateur et plus particulièrement au niveau départemental n’est pas facile car les arbitres sont seuls à gérer les matchs dans des stades et quartiers parfois hostiles. Je leur tire mon chapeau ! En tout cas, l’arbitrage est une bonne école de la vie où on doit s’adapter à chaque situation.

Pour mettre en valeur les arbitres, il faut les respecter en toutes circonstances. 
Je trouve qu’il y a de plus en plus de contestations de joueurs / entraineurs sur les terrains ; ce qui ne facilite pas le rôle des arbitres. Il faut faire preuve de sévérité pour endiguer ce fléau.

Comment s’organise ton emploi du temps pour allier ton métier de comptable, ton rôle d’arbitre professionnel et aussi de parent ?
Je connais la désignation de mon match du week-end que 10 jours avant. Donc je dois m’organiser et m’adapter au mieux pour être prêt sur mon match du week-end. Chaque arbitre gère l’organisation de son déplacement (train, avion, hôtel…). 

La semaine, je travaille en tant que comptable. Je m’entraine sur la pause-déjeuner le midi. Quand je rentre le soir à la maison, je peux m’occuper de ma famille. 

Quel est ton meilleur souvenir de foot ? Sur le terrain ou en dehors.
Mon meilleur souvenir est le match de la montée de Laval en Ligue 2 le 6 Mai 2022. Le stade était à guichets fermés. Dès le coup de sifflet de l’arbitre, les supporters ont envahi la pelouse pour féliciter les joueurs. En tant qu’arbitre, j’ai pu vivre de près cette communion entre joueurs / supporters. J’ai pu profiter de cet engouement populaire en suivant les joueurs jusqu’à l’hôtel de ville.

Aussi, j’ai pu profiter de ces moments de joie d’une montée en Ligue 2 pour Martigues lors du match Martigues-Nîmes le 18 Mai 2024. Vivre de l’intérieur du terrain la joie des supporters est magnifique.

Si tu devais donner un conseil à un jeune arbitre, quel serait-il ?
Il faut se donner les moyens de réussir. Il n’y a que par le travail et l’abnégation que l’on peut franchir des paliers et atteindre ses objectifs.

As-tu un dernier mot à donner pour les personnes qui liront ce portrait ?
Si l’arbitrage peut t’intéresser, n’hésite pas à franchir le cap.


Match de préparation aux JO 2024 le 19 Juillet 2024 : Argentine-Guinée

Nos jeunes Janzéens U10 à U13 ont pu écrire des questions à l’intention de Régis dans le cadre de l’Action PEF Arbitrage mise en place lors des stages des vacances de la Toussaint, voici ses réponses :

Pourquoi désormais il y a le droit à 5 changements et quel est le fonctionnement ?
La règle des cinq changements a été introduite après le début de la pandémie de Covid-19 pour préserver l'état physique des joueurs et gérer le calendrier souvent encombré des clubs. Chaque équipe peut procéder à 5 remplacements lors de 3 arrêts de jeu au maximum.

Pourquoi on attend la fin de l’action après le hors-jeu ?
Depuis l'arrivée de l'assistance vidéo (VAR), les arbitres ont pour consigne d'attendre la fin de l'action en cours pour signaler un hors-jeu (l’arbitre assistant n’est pas sûr à 100% de la décision). Par contre, lorsqu'il y a des situations qui ne prêtent à aucune interprétation et dont la décision est évidemment certaine (l’arbitre assistant est sûr à 100% de sa décision), il peut lever son drapeau pour sanctionner le hors-jeu.

Pourquoi les coups francs sont directs et indirects ?
Un coup franc direct (CFD) est accordé si, de l’avis de l’arbitre, un joueur commet l’une des fautes suivantes de manière imprudente, inconsidérée ou violente :
- Charge un adversaire
- Saute sur un adversaire
- Donne ou essaie de donner un coup de pied à l’adversaire
- Bouscule un adversaire
- Frappe ou essaie de frapper un adversaire (y compris un coup de boule)
- Tacle un adversaire ou lui dispute le ballon
- Fait ou essaie de faire trébucher un adversaire

Un coup franc indirect (CFI) est accordé lorsqu’un joueur :
-       Joue d’une manière dangereuse (pied haut)
-       Fait obstacle à la progression d’un adversaire sans qu’il y ait contact
-       Manifeste sa désapprobation en tenant des propos blessants, injurieux ou grossiers, en agissant de façon blessante, injurieuse et/ou avec grossièreté ou en commettant d’autres « infractions orales »
-       Empêche le gardien de but de lâcher le ballon des mains, ou joue ou essaie de jouer le ballon alors que le gardien est en train de le lâcher
-       Initie délibérément une stratégie pour que le ballon soit passé (y compris sur coup franc ou coup de pied de but) à son gardien de but de la tête, de la poitrine, du genou, etc. dans le but de contourner la Loi et ce, que le gardien touche ou non le ballon des mains ; le gardien de but est pénalisé s’il est celui qui initie cette stratégie délibérée
-       Est en position de Hors-Jeu.

Un CFD peut être marqué directement alors qu’un CFI doit être touché par un partenaire pour être valable.

Est-ce que les arbitres sont stressés avant d’aller à un match de football ?
Les arbitres sont concentrés et stressés avant le début de chaque match mais ils ne doivent pas le communiquer aux joueurs ni aux entraineurs. Les arbitres ont une obligation de résultat et doivent prendre les meilleures décisions possibles sur le terrain. Chacun gère son stress et sa concentration à sa manière mais ce stress ne doit pas être négatif pour l’arbitre.

As-tu déjà arbitré un match de l’Équipe de France ?
J’ai déjà arbitré des matchs de l’Équipe de France pour les catégorie « Jeunes ».


Aux côtés de Javier Mascherano lors du match de préparation aux JO 2024 entre l'Argentine et la Guinée en Juillet.
Quelle est le stade avec la plus grosse ambiance que tu as connu ?
La plus grosse ambiance que j’ai connue a été dans le stade de Saint-Étienne pour le match Saint Etienne-PSG à guichets fermés.

As-tu déjà regretté d’être arbitre ? Et pourquoi ?
J’ai regretté une seule fois d’être arbitre. C’était un match de niveau régional au Rheu en séniors où je n’ai pas été respecté sur le terrain par les joueurs car je n’ai pas pris les bonnes décisions sur le terrain. A chaud j’ai voulu arrêter d’être arbitre mais le lendemain, ma motivation pour être arbitre est revenue.
Sinon je n’ai jamais regretté d’être arbitre. Étant un amoureux du ballon rond depuis mon enfance, j’ai toujours aimé jouer au foot. Quand je me suis lancé dans l’arbitrage, mon objectif était d’arbitrer un niveau supérieur où je jouais au foot. Mon objectif a été atteint en découvrant le niveau Ligue 1, Ligue 2 et National. L’arbitrage apporte tellement de chose d’un point de vue humain et footballistique que je ne regrette pas mon choix.

As-tu connu un match difficile à arbitrer (ambiance, joueurs, …) ?
J’ai connu des ambiances difficiles voire hostiles en Corse (Bastia et Ajaccio). Les supporters nous mettaient de grosses pressions, des intimidations. Mais un arbitre doit savoir gérer ce type de pression dans ces environnements hostiles. Avec les joueurs, j’ai toujours eu des rapports respectueux.



À quoi ça sert d’être arbitre assistant ?
On ne parle plus d’arbitre de « touche » mais d’arbitre « assistant » car il est chargé d’aider/assister l’arbitre central à gérer le match. Son rôle est d’indiquer :
-       Quand le ballon est entièrement sorti du terrain et à quelle équipe revient le corner, le coup de pied de but ou la rentrée de touche,
-       Quand un joueur en position de hors-jeu peut être sanctionné,
-       Quand un remplacement est demandé,
-       Lors de penalties, si le gardien de but quitte sa ligne avant que le ballon n’ait été botté, et si le ballon a franchi la ligne.

Pourquoi faut-il vérifier les buts au début du match ?
Les joueurs s’entrainent sur le terrain avant le début match et peuvent faire un trou dans les filets. Par mesure de précaution, les arbitres assistants vérifient les buts avant chaque match. Ils les vérifient aussi avant le début de la 2ème période pour constater qu’il n’y a pas de trou dans les filets.
                                                                                                                                 
Est-ce que tu cours plus que les joueurs ?
Par match, un arbitre c’est environ :
-       10 à 13kms pour un arbitre central de L1 ou L2 et 6 à 8kms pour un arbitre assistant de L1 ou L2
-       150 accélérations
-       800 à 1 000 changements de direction
-       Entre 1 200 et 1 500 calories brulées
-       La prise de décision technique (pénalty, coup franc) dans certaines situations s’effectue alors que l’arbitre est au maximum de l’effort physique soit entre 95 et 100% de sa fréquence cardiaque maximum.
-       Les arbitres réalisent entre 40 et 45 matchs par saison.
-       La vitesse maximale aérobie (VMA) moyenne d’un arbitre de haut niveau (moyenne sur les 100 arbitres) est de 18.
-       Un joueur de football professionnel parcourt en moyenne 10 à 13 kilomètres par match soit autant qu’un arbitre central. D’où l’importance aux joueurs et aux arbitres d’avoir une très bonne condition physique.

À quoi sert le carton blanc ?
Un carton blanc c’est une exclusion temporaire d’un joueur durant 10 min. L’arbitre notifie à un joueur l’exclusion temporaire du terrain pour une durée de dix minutes pour les motifs suivants :
• Conduite inconvenante ou excessive
• Désapprobation en paroles ou en actes
Elle a un objectif uniquement préventif et éducatif. À la fin des 10 minutes, ce joueur peut revenir sur le terrain et participer au jeu.

« Quand j'arbitrais le PSG, je savais que pendant une mi-temps j'allais souffrir physiquement »
US JANZE
19 décembre, 2024
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